"On peut très bien vivre sans téléphone portable" : comment s'adaptent ces Français qui ont délaissé les smartphones
"On peut très bien vivre sans téléphone portable" : comment s'adaptent ces Français qui ont délaissé les smartphones
Les journées mondiales sans téléphone portable, mises en place par l'écrivain français Phil Marso en 2001, se déroulent de jeudi à samedi. À l'heure où nos temps d'écran explosent, certains choisissent toutefois de vivre sans smartphone.
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Merci pour le partage,
J'en profite pour parler de mon nombril : moi je suis en train de vivre le parcours inverse. Je n'avais pas de smartphone et j'ai fini par m'y mettre en fin d'année dernière après avoir demandé conseil sur le Jeudi Tech.
Me voilà donc avec un FairPhone4 sous CalyxOS. Pour le moment je pense que j'en suis à 30 minutes par jour au plus et au plus 30 Mo de données par mois (les mises à jour sont faites à la maison via Wi-Fi). Zéro internet ou presque et j'ai décidé de n'installer que des logiciels provenant de F-Droid et respectant la vie privée - après vérification sur Exodus Privacy. Les notifications sont réglées au minimum - mode silencieux de 20H00 à 08h00 - et les applis se connectent au réseau sur une base de « demander à chaque fois ». L'écran est en mode « lecture » noir & blanc pour une expérience moins aggressive et peut-être un tout petit peu moins addictogène ?
Les trucs nouveaux pour moi et que j'apprécie :
- Le moindre inconfort quand je tape des SMS. C'est toujours hyper frustrant par rapport à un vrai clavier de bureau mais mieux qu'avec mon antique téléphone précédent. Les touches sont un peu plus grandes mais les suggestions du clavier FUTO ne sont vraiment pas fameuses. C'est presque aussi mauvais que sur l'i-phone 7 vieux de 7 ans que me fournissais mon employeur. WTF ?
- Avoir un agenda qui se synchronise avec celui auquel j'accède depuis mon ordi de bureau, avec rappel des RDV et des anniversaires (j'ai une mémoire de poisson rouge pour ça). Et je peux envoyer des invitations en direct aux autres participants quand je prend RDV, le pied.
- Avoir un appareil photo / une caméra correct-e-s ; ça me donne envie de me lancer dans les tutos vidéo :),
- Pouvoir pré-trier mes courriels avec K-9 Mail (pas indispensable mais chouette),
- Organic Maps qui me permet de voir ce qu'il y a autour de moi, de planifier un peu mes sorties et surtout de prévoir ce que je vais pouvoir compléter le soir sur OpenStreetMap en rentrant à la maison :)
Les trucs que j'avais déjà avant et que je continue à apprécier :
- Wikipedia et le Wiktionnaire hors ligne grâce à Aard2. C'est incroyable mais il faut avoir grandi au XXème siècle pour comprendre mon émerveillement,
- Un gestionnaire de liste de courses à peu près utilisable,
- KeepassXC,
- Pouvoir flanner le nez en l'air dans la rue et compter le nombre de piétons / cyclistes / automobilistes collés à leurs écrans(*).
(*) Et il me faut parfois fournir un effort conscient pour ne pas faire pareil, l'ordiphone est vraiment conçu pour être addictif !
Pas de réseaux sociaux, de banque en ligne, de météo, de « cartes » de fidélité, de Doctolib ou d'appli pour savoir ce qu'il y a à la cantine qui se trouve à 200 m de mon bureau : je m'en tamponne.
Tout à la joie de l'expérimentation j'ai tout de même installé une bonne douzaine d'autres logiciels que je n'ouvre finalement jamais et qui vont sans doute bientôt disparaître : le niveau à bulle, Shattered Pixel Dungeon, BLERadar etc. Signal aussi finalement, je ne m'en sers pas et personne autour de moi non plus.
Objectif : réussir à ne pas passer davantage de temps sur ce terminal de poche. RDV dans un an pour le bilan ?
merci pour le partage !
effectivement l'appareil est un outil superbe, qui a tendance à se retourner contre son utilisateur :
-d'abord en termes d'interets et d'addiction (temps passé)
-mais surtout en terme d'obligation sociale (comme pour le numéro de tel, déjà scandaleux), et surtout : "vous avez un smarrphone dans la main, vous avez l'appli? non? installez là, dites moi quand c'est fait" ... "mais ils vous faut absolument l'appli monsieur, sans ça vous serez isolé et exclu !!! c'est obligatoirement indispensable !"
en gros, j'ai appris à mes dépens que ne pas avoir de smartphone aujourd'hui c'est d'abord aller à contre courant total de la société, mais avoir un smartphone c'est surtout n'avoir aucune excuse pour installer une appli qui réduira les couts d'une organisation (public/privée), sans réduire les tarifs, sachant que l'appareil couteux et le prix ajouté de l'abonnement sont au frais de l'utilisateur... Sans compter sa conso électrique avec les IA et consors !
Cerise sur le gateau : c'est l'instrument le plus volatile et sensible au monde, ex-aequo avec les clés de voiture :
-vol, perte, oubli
-matériel très sensible : batterie hs, connecteur usb pété, écran défoncé, tactile qui déconne
-OS qui ne démarre plus, qui redémarre en boucle, maj indispo pour ce modèle,
-réseau mobile parfois en rade, ou capte très mal
-dépend de deux fournisseurs dans le monde : Apple pour ios (iphone/ipad), et google pour android (AOSP, graphene, lineage, tous trois meme panier), ces deux mastodontes américains pouvant bouger un curseur pour totue la planète (on l'a vu avec le RCS, les retraits de l'appstore, etc)
personnellement j'ai expulsé le smartphone de mon quotidien en 2022, zéro regret, d'autant qu'à chaque fois que j'entends parler d'application obligatoire, je brandis soit mon 3310 moderne, soit mon blackberry des années deux-mille, pour faire comprendre : y'a zéro moyen d'utiliser une appli ici, faudra faire autrement, ou sans (et c'est pas un problème). Je considère que mon hygiène numérique (aka rien chez apple/google/msft) prévaut sur 100% de ma vie pratique, quitte à rater des opportunités ou à m'isoler : c'est plus sage que de coopérer avec les gafam (android/aosp/graphene/lineage dépendent de google, quoi qu'on en dise)
voilà mon réquisitoire, à charge mais par rapport aux dix années passées avec les appareils des deux crèmeries, plus jamais pour moi
ps: le plus gros problème du smartphone n'est pas technique, mais social : "svp installez l'appli faut faire avec l'appli vite l'appli dites nous quand c'est fait, on peut le faire pour vous mais l'appli l'appli vite appli vite" <= le nombre de fois ou un service client, par tel ou au guichet, peut vous vendre l'appli, c'est pire que le CPF ou les panneaux solaires/chaudières jvous jure...)
Le pire ça reste quand même les restaurants qui n'ont plus de menus physiques et qui te demandent de scanner un qr code, et les bars qui, carrément, te font passer commande et payer via qr code sur ton portable en te demandant un pourboire alors que tu dois en plus aller chercher ta consommation au comptoir.
Merci pour ton retour d'expérience! Super intéressant, ça donne envie d'essayer.
Je me demande comment tu fais pour te passer des applications bancaires. Est-ce que c'est encore possible de recevoir des textos pour valider les opérations? Est-ce qu'il y a quelque chose qui te manque avec ton système actuel?
Je me demande comment tu fais pour te passer des applications bancaires.
2FA par SMS : la banque qui exige l'appli est une banque qui perd un client ici, point barre. Exigez leur un boitier TOTP ou autre yubikey, ne cédez pas à la folie des applis.
J'ai vu moult personnes "cloturer le compte dans la journée" pour obligation d'application, et pas qu'en france. N'hésitez pas à leur exhiber votre tel classique en plastique.
Existe-t-il une liste des banques qui proposent des alternatives à l’app bancaire comme second facteur d’authentification ? Ça fait un moment que je songe à changer de banque, en partie pour cette raison, mais je n’arrive pas à trouver d’infos sur le sujet.
À vérifier mais il me semble que la banque n'a pas le droit en France de l'imposer leur appli. J'ai des SMS pour 2FA à la caisse d'épargne.