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  • Reprise de Duralex : le tribunal valide le projet de SCOP, tous les emplois sauvĂ©s

    www.lemonde.fr Reprise de Duralex : le tribunal valide le projet de SCOP, tous les emplois sauvés

    Trois offres de reprise de l’emblĂ©matique entreprise de verrerie ont Ă©tĂ© examinĂ©es par le tribunal de commerce d’OrlĂ©ans.

    Reprise de Duralex : le tribunal valide le projet de SCOP, tous les emplois sauvés
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  • « Un glissement de terrain qui fait plusieurs dizaines de milliers de mĂštres cubes » : les recherches de victimes se poursuivent en France (vidĂ©o)

    www.lesoir.be « Un glissement de terrain qui fait plusieurs dizaines de milliers de mÚtres cubes » : les recherches de victimes se poursuivent en France (vidéo)

    Les recherches d’éventuelles victimes ensevelies ont Ă©tĂ© suspendues pour la nuit, « au regard de l’instabilitĂ© du terrain et des risques de sur-accident dans l’obscurité ».

    « Un glissement de terrain qui fait plusieurs dizaines de milliers de mÚtres cubes » : les recherches de victimes se poursuivent en France (vidéo)
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  • CĂ©rĂ©monie d'ouverture JO 2024

    Je n'ai jamais rien vu d'aussi beau, la perfection, partout!

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  • Le trĂšs intime dĂ©jeuner entre Macron, Musk et des patrons qui craignent la gauche française

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  • chant-signeur des JO

    C'est trop cool!

    Pensée a notre / nos malentendants et sourds préférés de la commu

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  • Schtroumpfez moi ça les amis !

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  • Aya Nakamura â€ïžâ€đŸ”„

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    bonus: Sel de Seine

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  • cĂ©rĂ©monie d'ouverture - des jeux LVMH? Ă©dit: et coms sur la cĂ©rĂ©monie

    J'hallucine sur la prĂ©sence lourde de Vuitton, mĂȘme si en mĂȘme temps c'est au moins un des secteurs porteurs mis en avant auprĂšs d'un public qui va continuer a mettre en valeur la marque.

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  • www.francetvinfo.fr INFO FRANCEINFO. JO de Paris 2024 : l'eau de la Seine Ă©tait de qualitĂ© insuffisante le jour oĂč la maire de Paris et le prĂ©fet se sont baignĂ©s

    Des données publiées sur le site de la Ville de Paris montrent que les seuils recommandés par les autorités sanitaires ont été dépassés le 17 juillet au Bras Marie, date et lieu de la baignade de la maire de Paris.

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  • www.mediapart.fr ConspuĂ©e pour racisme dans les stades, l’Argentine voit son prĂ©sident reçu Ă  l’ÉlysĂ©e

    Alors que des sportifs argentins ont Ă©tĂ© huĂ©s lors des premiĂšres rencontres des Jeux, le prĂ©sident d’extrĂȘme droite Javier Milei a Ă©changĂ© ce vendredi avec Emmanuel Macron Ă  l’ÉlysĂ©e. À Buenos Aires,


    ConspuĂ©e pour racisme dans les stades, l’Argentine voit son prĂ©sident reçu Ă  l’ÉlysĂ©e

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    les jeux de la honte quoi... Israël, Argentine...

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  • Aux JO 2024, un usage sans prĂ©cĂ©dent des drones et des algorithmes de surveillance

    www.mediapart.fr Aux JO 2024, un usage sans précédent des drones et des algorithmes de surveillance

    Depuis quelques jours, des algorithmes de surveillance sont utilisĂ©s par la RATP et la SNCF dans plus de cinquante gares d’Île-de-France. Des drones sont autorisĂ©s Ă  survoler certaines villes de Sein


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  • Les Jeux Olympiques de Pourris 2024

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  • VU du 26/07/24 : Dans le Baba

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  • Tokyo Tower “Tricolore” light up, sending our best wishes to Paris!

    > In order to encourage all the athletes from all over the world attending to Paris, tonight’s light up shines in the “Tricolore” colors that represents the national flag of France. https://en.tokyotower.co.jp/lightup/

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  • JO : LVMH s’offre une place de roi pour la cĂ©rĂ©monie d’ouverture

    www.mediapart.fr JO : LVMH s’offre une place de roi pour la cĂ©rĂ©monie d’ouverture

    Le 26 juillet, au cƓur de la cĂ©rĂ©monie, un funambule traversera la Seine. Il s’élancera du toit de la Samaritaine, le grand magasin appartenant Ă  Bernard Arnault, juste devant les invitĂ©s VIP de LVMH


    JO : LVMH s’offre une place de roi pour la cĂ©rĂ©monie d’ouverture
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  • www.mediapart.fr Une campagne de sabotage sur le rĂ©seau TGV paralyse la France

    La circulation est coupĂ©e sur certains tronçons, engendrant d’importants retards en cette journĂ©e de chassĂ©-croisĂ© de vacanciers et d’ouverture des JO Ă  Paris. La SNCF estime Ă  800 000 le nombre de v


    Une campagne de sabotage sur le réseau TGV paralyse la France

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  • www.lemonde.fr Reprise de Duralex : le tribunal valide le projet de SCOP, tous les emplois sauvĂ©s

    Trois offres de reprise de l’emblĂ©matique entreprise de verrerie ont Ă©tĂ© examinĂ©es par le tribunal de commerce d’OrlĂ©ans.

    Reprise de Duralex : le tribunal valide le projet de SCOP, tous les emplois sauvés

    Le tribunal de commerce d’OrlĂ©ans, aprĂšs avoir analysĂ© les trois offres de reprise de la verrerie Duralex, a retenu vendredi 26 juillet la proposition de sociĂ©tĂ© coopĂ©rative de production (SCOP) soutenue par 60 % du personnel et portĂ©e par la direction du site.

    Ce projet de coopĂ©rative, qui a obtenu l’appui des Ă©lus locaux, dont celui de la rĂ©gion, prĂ©voit le maintien de la totalitĂ© des emplois de l’entreprise, placĂ©e en redressement judiciaire fin avril. Elle comptait encore rĂ©cemment 228 salariĂ©s, mais une dĂ©mission et un dĂ©part Ă  la retraite ont portĂ© ce chiffre Ă  226, a prĂ©cisĂ© Vasco Da Silva, le secrĂ©taire du comitĂ© social et Ă©conomique, Ă©lu syndical Ă  la CFDT.

    Le tribunal a évoqué un « projet marketing et commercial cohérent et sérieux » avec des « garanties fortes », estimant que la SCOP apparaßt en mesure de maintenir les « activités des salariés dans des conditions réalisables ».

    « Une belle victoire » « On est soulagĂ©s pour l’ensemble des salariĂ©s de Duralex qui se sont battus. Tout le monde est venu Ă  nos cĂŽtĂ©s pour gagner. Les salariĂ©s sont plus que motivĂ©s, on invite tous les Français Ă  acheter Duralex ! », a lancĂ© François Marciano, le directeur de l’usine, qui a donnĂ© rendez-vous Ă  la presse le 2 septembre Ă  l’usine Duralex « pour prĂ©senter le plan stratĂ©gique et un projet national inĂ©dit ». M. Marciano a d’ailleurs tenu Ă  remercier le prĂ©sident de la mĂ©tropole, de la rĂ©gion, la prĂ©fĂšte et les banques, qui ont assurĂ© des garanties financiĂšres.

    Le président de la région Centre-Val de Loire, François Bonneau, a évoqué « un succÚs pour les salariés » et une vraie victoire sociale « pour une entreprise emblématique », dans un communiqué transmis à la presse.

    MĂȘme son de cloche pour le ministre de l’industrie dĂ©missionnaire Roland Lescure, joint par l’Agence France-Presse. « C’est grĂące Ă  la grande dĂ©termination des salariĂ©s, qui ont construit ce projet de SCOP depuis de longs mois, que la reprise de Duralex a pu ĂȘtre rendue possible, et l’Etat a rĂ©pondu favorablement Ă  leur demande de soutien financier. Ce projet devrait permettre de pĂ©renniser l’activitĂ© de Duralex et maintenir l’ensemble des emplois », a-t-il dĂ©clarĂ©.

    FlambĂ©e des prix Deux autres offres de reprise de ce fleuron de l’industrie française sis Ă  La Chapelle-Saint-Mesmin prĂšs d’OrlĂ©ans Ă©taient en lice : celle de la SARL Tourres et Cie, dĂ©tenue par StĂ©phanie et Adrien Tourres, qui prĂ©voyait de conserver 183 salariĂ©s, et une offre Ă©manant de Carlesimo Investissements/GCB Investissements, qui ne reprenait que 125 emplois.

    Le Monde Jeux Chaque jour de nouvelles grilles de mots croisĂ©s, Sudoku et mots trouvĂ©s. Jouer Depuis une vingtaine d’annĂ©es, Duralex est rĂ©guliĂšrement confrontĂ©e Ă  des difficultĂ©s financiĂšres. AprĂšs une nouvelle procĂ©dure de redressement judiciaire, il y a trois ans, l’entreprise a subi la flambĂ©e des prix de l’énergie, consĂ©quence de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, en 2022. Elle a Ă©tĂ© sauvĂ©e temporairement par un prĂȘt de 15 millions d’euros de l’Etat. En 2023, son chiffre d’affaires est tombĂ© Ă  24,6 millions d’euros, contre plus de 31 millions en 2022.

    L’entreprise, qui fut la fiertĂ© de la production industrielle française, surnommĂ©e « la tour Eiffel de la vaisselle », est actuellement aux mains de la Compagnie française du verre, Ă©galement propriĂ©taire de Pyrex, qu’elle avait reprise en 2021, Ă  la barre de ce mĂȘme tribunal.

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  • www.frustrationmagazine.fr Refus de Lucie Castets : le coup d'Etat continue - Frustration Magazine

    Les forces politiques du Nouveau Front Populaire ont rĂ©ussi Ă  se mettre d’accord sur la proposition de Lucie Castets comme PremiĂšre Ministre

    Refus de Lucie Castets : le coup d'Etat continue - Frustration Magazine
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  • DIRECT. "Attaque massive" sur le rĂ©seau TGV : la SNCF demande "Ă  tous les voyageurs de reporter leur voyage et de ne pas se rendre en gare"

    www.francetvinfo.fr DIRECT. "Attaque massive" sur le réseau TGV : la SNCF demande "à tous les voyageurs de reporter leur voyage et de ne pas se rendre en gare"

    A quelques heures de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques, la SNCF s'est dite victime d'"une attaque massive pour paralyser le réseau" des TGV", vendredi.

    Juste pour clarifier, j'ai rajouté le mot "Sabotage" sur le titre, on a beaucoup parlé du risque d'attentat, et apparemment ce n'est que quelques incendies, c'est chiant, illégal, etc... mais c'est pas une tuerie de masse comme le titre original, et l'ambiance actuelle le laisse penser

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  • Censure : plus de 500 artistes interpellent Vincent BollorĂ© aprĂšs la disparition de Zaho de Sagazan des ondes de LagardĂšre

    https://www.liberation.fr/culture/musique/censure-plus-de-500-artistes-interpellent-vincent-bollore-apres-la-disparition-de-zaho-de-sagazan-des-ondes-de-lagardere-20240725_6RGIMEZ2DBEHHBV6CIZUMQGSSA/

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  • www.liberation.fr Lucie Castets est-elle responsable de «l’explosion de la dette» de la ville de Paris ?

    Nouvellement dĂ©signĂ©e comme candidate du NFP au poste de PremiĂšre ministre, Lucie Castets est dĂ©jĂ  critiquĂ©e pour son rĂŽle supposĂ© dans l’augmentation de la dette de la Ville de Paris.

    Lucie Castets est-elle responsable de «l’explosion de la dette» de la ville de Paris ?

    TLDR ; non.

    En tant que fonctionnaire territoriale elle applique la volonté des élus, et elle le fait plutÎt un bien.

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  • www.liberation.fr A Paris, une «contre soirĂ©e» d’ouverture pour dĂ©noncer les «promesses non tenues» des JO 2024

    A la veille de la cĂ©rĂ©monie d’ouverture des JO, un collectif d’associations a organisĂ© ce jeudi 25 juillet une «contre-soirĂ©e» place de la RĂ©publique. Le but : dĂ©noncer les «consĂ©quences antisociales et Ă©cocides» de la compĂ©tition.

    A Paris, une «contre soirĂ©e» d’ouverture pour dĂ©noncer les «promesses non tenues» des JO 2024
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  • Échelle intĂ©ressante

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  • www.liberation.fr Un dĂ©putĂ© RN demande Ă  une dĂ©putĂ©e EPR de lui masser le sexe en Ă©change de son vote

    ScĂšne surrĂ©aliste la semaine derniĂšre oĂč le dĂ©putĂ© Giletti (RN) a demandĂ© Ă  sa collĂšgue Le Meur (EPR) de lui masser le sexe pour obtenir sa voix lors de l’élection des secrĂ©taires de l’AssemblĂ©e.

    Un député RN demande à une députée EPR de lui masser le sexe en échange de son vote
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  • VU du 25/07/24 : Lucie Castets : "Je suis prĂȘte !"

    source

    Celui lĂ  ne sera manifestement pas dispo sur youtube, et le gars de peertube est en vacances manifestement.

    Le pb avec les app mobile c'est qu'elles n'ont pas l'air de lire les mp4, donc je l'ai converti en webm en speed, on verra si ça passe mieux...

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  • www.francetvinfo.fr "Je touche du bois parce que j'ai jamais eu de problĂšmes"... Quand les conducteurs de trottinettes Ă©lectriques jouent avec le feu en roulant sans assurance

    D'aprÚs le Fonds de garantie des victimes, 7% des accidents impliquant des conducteurs non assurés concernent des utilisateurs de trottinettes, un chiffre en forte augmentation.

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  • www.mediapart.fr JOP : une nouvelle plainte rĂ©vĂšle les relations privilĂ©giĂ©es de Paris 2024 avec le groupe Havas

    Une agence marketing a dĂ©noncĂ© au Parquet national financier l’attribution du contrat de crĂ©ation de la mascotte des Jeux Ă  une filiale d’Havas. Ce groupe est dĂ©jĂ  visĂ© par une premiĂšre plainte pour 


    JOP : une nouvelle plainte révÚle les relations privilégiées de Paris 2024 avec le groupe Havas

    JOP : une nouvelle plainte révÚle les relations privilégiées de Paris 2024 avec le groupe Havas

    Une agence marketing a dĂ©noncĂ© au Parquet national financier l’attribution du contrat de crĂ©ation de la mascotte des Jeux Ă  une filiale d’Havas. Ce groupe est dĂ©jĂ  visĂ© par une premiĂšre plainte pour favoritisme autour de l’emblĂšme de Paris 2024.

    Camille Polloni et Antton Rouget, 24 juillet 2024 Ă  15h45

    Les relations entre Havas, gĂ©ant de la communication appartenant au groupe Vivendi de Vincent BollorĂ©, et le comitĂ© d’organisation de Paris 2024 bientĂŽt dans le viseur de la justice ? L’agence spĂ©cialisĂ©e Mascotte Plus, l’un des spĂ©cialistes français de la conception d’effigies, a portĂ© plainte le 5 juin pour dĂ©noncer les conditions d’attribution du marchĂ© de crĂ©ation des « Phryges », symboles officiels des Jeux olympiques et paralympiques (JOP), d’aprĂšs des informations de Mediapart.

    PrĂ©sĂ©lectionnĂ©e par le comitĂ© d’organisation fin 2020, l’entreprise Mascotte Plus a finalement Ă©tĂ© Ă©cartĂ©e d’un appel d’offres dĂ©clarĂ© infructueux, tandis que le marchĂ© de la mascotte Ă©tait confiĂ© en janvier 2021 Ă  la sociĂ©tĂ© W&Cie, une filiale d’Havas (rebaptisĂ©e W Conran Design depuis).

    SollicitĂ© par Mediapart, le Parquet national financier (PNF) indique que la plainte, qui dĂ©nonce des faits de favoritisme, trafic d’influence et corruption, est en cours d’analyse par ses services. C’est Ă©galement le cas d’une autre plainte, dĂ©posĂ©e le 9 avril par le designer Sylvain Boyer, Ă  l’origine de l’emblĂšme de la compĂ©tition (qui associe le visage de Marianne, une flamme et une mĂ©daille). Lui aussi dĂ©nonce une collusion prĂ©sumĂ©e entre W&Cie et Paris 2024, comme l’a rĂ©vĂ©lĂ© Le Monde.

    À l’issue de l’examen des deux plaintes, le PNF peut dĂ©cider d’ouvrir une enquĂȘte judiciaire ou de les classer sans suite, s’il considĂšre que les allĂ©gations des deux plaignants ne sont pas assez Ă©tayĂ©es. Cette dĂ©cision ne devrait pas intervenir dans les prochains jours, les forces du parquet spĂ©cialisĂ© dans la « dĂ©linquance en col blanc » ayant Ă©tĂ© requises pour absorber le flux de comparutions immĂ©diates, prioritĂ© ayant Ă©tĂ© donnĂ©e au traitement de la « dĂ©linquance de rue » pendant les Jeux.

    En septembre 2023, le patron du PNF Jean-François Bohnert avait aussi assumĂ© ne pas vouloir « dĂ©ranger » le dĂ©roulement de la compĂ©tition. « Notre objectif est de permettre un Ă©vĂ©nement serein \[...\], une fĂȘte universelle », avait Ă©tĂ© jusqu’à dĂ©clarer sur RTL le procureur national financier. En plus des deux plaintes en cours d’analyse, le PNF conduit dĂ©jĂ  cinq enquĂȘtes judiciaires portant sur des dizaines de millions d’euros de contrats suspects dans le cadre des Jeux (lire notre encadrĂ©).

    Sous-traitant puis cavalier seul

    La sociĂ©tĂ© Mascotte Plus, fondĂ©e en 2014 par le crĂ©ateur Steve Knafou, est un acteur respectĂ© du secteur. À tel point que l’agence W&Cie a dans un premier temps envisagĂ© de faire appel Ă  ses services pour concevoir l’effigie du plus grand Ă©vĂ©nement multisport au monde.

    À l’étĂ© 2018, quand Paris 2024 cherche des entreprises pour dĂ©finir son identitĂ© graphique, la filiale d’Havas prĂ©sente un projet en partenariat avec la PME de Steve Knafou. Sa prĂ©sentation dĂ©finit Mascotte Plus, qui a notamment travaillĂ© pour la Fifa, comme le « leader français dans la conception de mascottes modernes et intelligentes ». L’offre de W&Cie, avec Mascotte Plus comme sous-traitant, est retenue en dĂ©cembre 2018 par le comitĂ© d’organisation. Mais Paris 2024 dĂ©cide de casser ce premier accord-cadre – reconductible sur quatre ans, pour cinq attributaires – dĂšs l’annĂ©e suivante.

    InterrogĂ© sur ce choix, le ComitĂ© d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojop) le justifie par « l’évolution des besoins de Paris 2024 », qui souhaitait dĂ©signer un seul prestataire (et non cinq) pour « dĂ©finir la stratĂ©gie et le dĂ©ploiement de l’ensemble des marques de Paris 2024 ». DĂ©but 2020, le comitĂ© d’organisation lance un appel d’offres pour un second accord-cadre (mono-attributaire, cette fois) de « crĂ©ation et dĂ©veloppement des identitĂ©s visuelles des marques, labels et assets de Paris 2024 ». W&Cie remporte la mise en avril 2020, sans avoir cette fois associĂ© Mascotte Plus Ă  son offre.

    L’entreprise de Steve Knafou postule seule, en novembre 2020, Ă  un nouveau marchĂ©. Plus resserrĂ©, celui-ci a spĂ©cifiquement pour objet la crĂ©ation du concept de la mascotte. W&Cie n’y postule pas. À l’issue d’une premiĂšre phase d’écrĂ©mage, Mascotte Plus est prĂ©sĂ©lectionnĂ©e en finale, avec deux autres candidats.

    « Nous tenons Ă  vous remercier pour votre proposition de qualitĂ©. Le concept crĂ©atif nous paraĂźt intĂ©ressant et Ă©videmment en phase avec notre identité », Ă©crit notamment, dans un long mail Ă  Steve Knafou, la chargĂ©e de mission marque de Paris 2024, le 18 dĂ©cembre 2020, en proposant quelques pistes d’amĂ©lioration.

    Le rĂšglement de cette consultation prĂ©voit en effet que les finalistes ont jusqu’au 11 janvier 2021 pour retravailler leur offre avant qu’une entreprise soit choisie. Mascotte Plus Ă©toffe alors son rĂ©cit autour des personnages « Marianne » et « Marius », dĂ©clinables en 3D, sous forme de sculptures, costumes, peluches ou structures gonflables.

    Pourtant, Ă  l’issue de cette derniĂšre phase, le marchĂ© est dĂ©clarĂ© infructueux. Le Cojop affirme aujourd’hui en avoir officiellement informĂ© les trois finalistes par courrier, le 2 juin 2021, tandis que Steve Knafou se rappelle seulement un appel tĂ©lĂ©phonique, en dĂ©but d’annĂ©e.

    Le Cojop explique surtout avoir signĂ© un contrat de conception de sa mascotte avec W&Cie dĂšs le 8 janvier 2021, c’est-Ă -dire trois jours avant la date accordĂ©e aux postulants pour remettre leur offre finale. « En parallĂšle du lancement de \[la procĂ©dure Ă  laquelle Mascotte Plus avait postulĂ©\], une idĂ©e de mascotte a Ă©mergĂ© au sein des services internes de Paris 2024, qui a Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©e en coopĂ©ration avec la sociĂ©tĂ© W&CIE dans le cadre de \[l’accord-cadre de 2020\] », indique simplement le Cojop, pour expliquer cette collision entre les deux procĂ©dures.

    De son cĂŽtĂ©, Steve Knafou explique avoir dĂ©couvert « dans la presse », dĂ©but 2022, que W&Cie avait conçu la mascotte des Phryges. Il estime avoir Ă©tĂ© lĂ©sĂ© et soupçonne la filiale d’Havas d’avoir Ă©tĂ© « informĂ©e qu’elle se verrait confier le marchĂ© plusieurs semaines avant la date limite de l’appel Ă  candidatures ».

    EspĂ©rant un dĂ©dommagement, le fondateur de Mascotte Plus recontacte W&Cie en 2024, au travers de ses avocats, pour entamer une nĂ©gociation chiffrĂ©e. Il rĂ©clame 800 000 euros d’indemnisation. SollicitĂ©e par Mediapart, la filiale d’Havas estime que « les prĂ©tentions de la sociĂ©tĂ© Mascotte Plus sont infondĂ©es et abusives » et affirme avoir « travaillĂ© sur la mascotte Ă  la demande du Cojop dans un cadre rĂ©gulier ».

    La mĂȘme mĂ©saventure a Ă©tĂ© dĂ©noncĂ©e par Sylvain Boyer, le premier entrepreneur ayant adressĂ© une plainte au PNF en avril 2024. Lui aussi avait Ă©tĂ© retenu comme prestataire – sur la partie logo – de W&Cie dans un premier accord-cadre de 2019, avant d’ĂȘtre Ă©cartĂ© de ce partenariat (tout en ayant travaillĂ© Ă  la conception de l’emblĂšme et la typographie de l’évĂ©nement, entre-temps) lors du second accord-cadre en 2020, comme l’ont racontĂ© en dĂ©tail Le Monde puis Les Jours. Sylvain Boyer ayant rĂ©clamĂ© trois millions d’euros d’indemnisation, W&Cie a dĂ©noncĂ© « une stratĂ©gie de chantage, motivĂ©e par des manƓuvres financiĂšres inadmissibles ».

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    Au fil des mois, Sylvain Boyer a acquis la conviction que la filiale d’Havas avait Ă©tĂ© assurĂ©e dĂšs le dĂ©but qu’elle remporterait le marchĂ©, sans avoir besoin de ses compĂ©tences. DĂšs le mois de janvier 2019, un publicitaire lui aurait affirmĂ©, d’aprĂšs son tĂ©moignage, que sa « crĂ©a » allait ĂȘtre prise mais qu’elle serait « dĂ©ployĂ©e par W ».

    Dans sa plainte, Steve Knafou affirme pour sa part que son principal rĂ©fĂ©rent chez W&Cie a tentĂ© de le dissuader de participer Ă  l’appel d’offres spĂ©cifique sur la mascotte, Ă  l’automne 2020, en « insinuant que W avait dĂ©jĂ  sĂ©curisĂ© le projet ». Il a par ailleurs produit plusieurs enregistrements sonores de conversations tĂ©lĂ©phoniques ultĂ©rieures. Dans l’une d’entre elles, le 8 fĂ©vrier 2022, son interlocuteur exprime sa crainte d’une « fuite » et son souhait que cette « histoire » soit « enfermĂ©e dans une boĂźte 4 mĂštres sous terre » : « Ça pourrait ĂȘtre trĂšs grave », craint-il au cours du mĂȘme Ă©change, « c’est le Cojo, c’est trĂšs grave ».

    Cinq enquĂȘtes en cours, des dizaines de millions d’euros de contrats suspects

    Une premiĂšre enquĂȘte prĂ©liminaire avait Ă©tĂ© ouverte en 2017 pour des soupçons de prise illĂ©gale d’intĂ©rĂȘts, dĂ©tournement de fonds publics, favoritisme et recel. Cette procĂ©dure concerne les relations Ă©troites entretenues par Paris 2024 avec la sociĂ©tĂ© Keneo. Cette agence d’évĂ©nementiel sportif, cofondĂ©e par le directeur gĂ©nĂ©ral du ComitĂ© d’organisation (Cojop) Étienne Thobois, a bĂ©nĂ©ficiĂ© de plusieurs contrats, comme l’avait rĂ©vĂ©lĂ© Mediapart. La sociĂ©tĂ© avait aussi recrutĂ© l’ancien conseiller aux grands Ă©vĂ©nements sportifs Ă  Matignon, avant d’ĂȘtre vendue. Une deuxiĂšme enquĂȘte a Ă©tĂ© ouverte en 2022 Ă  la suite d’un signalement de l’Agence française anticorruption des chefs de prise illĂ©gale d’intĂ©rĂȘts, favoritisme et recel. Elle porte sur des marchĂ©s passĂ©s par le Cojop et la Solideo, l’établissement public chargĂ© de la construction des ouvrages olympiques. Ces investigations ont dĂ©bouchĂ© sur plusieurs perquisitions, notamment aux siĂšges du Cojop et de la Solideo, le 20 juin 2023. Une troisiĂšme procĂ©dure a Ă©tĂ© ouverte en juillet 2023 pour des soupçons de prise illĂ©gale d’intĂ©rĂȘts, favoritisme et recel, concernant d’autres marchĂ©s, notamment ceux de la cĂ©rĂ©monie d’ouverture et du parcours de la flamme olympique, dont Mediapart avait rĂ©vĂ©lĂ© les coulisses. Dans le cadre de cette enquĂȘte, une seconde vague de perquisitions a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e le 18 octobre 2023 dans les locaux du Cojop et de plusieurs prestataires, dont la sociĂ©tĂ© Ubi Bene, dont l’actuel directeur des cĂ©rĂ©monies de Paris 2024, Thierry Reboul, a Ă©tĂ© le dirigeant. Ces trois enquĂȘtes portent au total sur une vingtaine de contrats, qui reprĂ©sentent plusieurs dizaines de millions d’euros, d’aprĂšs une source judiciaire. Une quatriĂšme procĂ©dure a aussi Ă©tĂ© ouverte en juillet 2023 pour des soupçons de prise illĂ©gale d’intĂ©rĂȘts de la part de l’ancien contrĂŽleur budgĂ©taire de la Solideo, un haut fonctionnaire dont Mediapart avait rĂ©vĂ©lĂ© qu’il avait Ă©galement Ă©tĂ© prestataire de cette structure. Enfin, des investigations ont Ă©tĂ© dĂ©clenchĂ©es en fĂ©vrier 2024 – pour des soupçons de prise illĂ©gale d’intĂ©rĂȘt, favoritisme et dĂ©tournement de fonds publics – concernant les conditions de rĂ©munĂ©ration de Tony Estanguet, prĂ©sident de Paris 2024 (270 000 euros bruts par an).

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  • www.francetvinfo.fr "On ne va pas laisser la France sans budget" : comment le projet de loi de finances se construit avec un gouvernement dĂ©missionnaire

    L'été est traditionnellement dévolu à la rédaction du projet de loi de finances, avant sa présentation début octobre au Parlement. Mais la dissolution de l'Assemblée et l'absence de nouveau gouvernement ont gelé les arbitrages politiques, laissant planer un certain flou sur ce dossier crucial.

    "On ne va pas laisser la France sans budget" : comment le projet de loi de finances se construit avec un gouvernement démissionnaire

    > Ensuite, la loi organique relative aux lois de finances (LOLF) précise que "le projet de loi de finances de l'année (...) est déposé au plus tard le premier mardi d'octobre de l'année qui précÚde celle de l'exécution du budget." En clair, le PLF doit arriver cette année à l'Assemblée nationale au plus tard le mardi 1er octobre.

    > Que se passera-t-il alors si le gouvernement démissionnaire actuel est toujours en poste ? Peut-il présenter un budget ? "Le régime d'expédition des affaires courantes doit permettre d'assurer la continuité de l'Etat. Pour assurer la continuité de l'Etat, il est nécessaire d'avoir un budget", assure l'entourage du Premier ministre.

    > A eux seuls, LR et le camp prĂ©sidentiel, ne disposent cependant pas de la majoritĂ© absolue au Palais-Bourbon. Les inconnues restent donc nombreuses, Ă  cette heure, sur le vote du budget. Pour autant, l'hypothĂšse d'un "shutdown" Ă  la française, soit la paralysie de l'administration du pays aprĂšs un blocage politique sur le budget, est impossible. L'article 47 de la Constitution prĂ©voit que si le Parlement ne s'est pas prononcĂ© dans un dĂ©lai de soixante-dix jours sur le budget, le gouvernement peut procĂ©der par ordonnance. De plus, le texte ne pouvait ĂȘtre adoptĂ© dans les dĂ©lais impartis (c'est-Ă -dire avant le 31 dĂ©cembre), le gouvernement pourrait demander au Parlement de voter une loi spĂ©ciale pour lever l'impĂŽt et assurer la continuitĂ© de l'Etat.

    Et donc... si le gouvernement est celui du NFP, il peut faire adopter son budget par ordonnance. Merci pour le tips France Info !

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  • www.mediapart.fr Sur la route du dĂ©ni, Macron laisse la prioritĂ© Ă  droite

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  • E. Macron, Un Vol DĂ©mocratique D’une GravitĂ© InouĂŻe

    video.blast-info.fr E. MACRON, UN VOL DÉMOCRATIQUE D’UNE GRAVITÉ INOUÏE

    Soutenez Blast, nouveau mĂ©dia indĂ©pendant : https://www.blast-info.fr/soutenir "Il s’agit, en diabolisant les Insoumis, d’installer dans l’opinion la conviction, entiĂšrement factice, que le Nouveau...

    E. MACRON, UN VOL DÉMOCRATIQUE D’UNE GRAVITÉ INOUÏE
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  • www.monde-diplomatique.fr L'Europe conservatrice qui vient

    En kiosques // par Frédéric Lebaron (juillet 2024)

    L'Europe conservatrice qui vient

    Quand Mme Ursula von der Leyen obtient en juillet 2019 la courte majoritĂ© qui la propulse au poste de prĂ©sidente de la Commission europĂ©enne, chacun imagine que cette figure plutĂŽt centriste de la dĂ©mocratie chrĂ©tienne allemande se contentera de remplir le traditionnel cahier des charges associĂ© Ă  sa fonction : incarner une bureaucratie bruxelloise parfois soupçonnĂ©e de vivre sur une exoplanĂšte ; avancer d’un pas prudent sur la corde raide des Ă©quilibres entre Parti populaire europĂ©en (PPE) et sociaux-dĂ©mocrates qui, avec les libĂ©raux, cogĂšrent le Parlement. Mais la pandĂ©mie de Covid-19 et la guerre en Ukraine ont changĂ© la donne. Profitant des bĂ©ances institutionnelles de l’Europe politique, Mme von der Leyen a imposĂ© de nouvelles orientations en matiĂšre de dĂ©fense, d’environnement et d’immigration sans trop heurter les convictions des partisans les plus zĂ©lĂ©s de l’Europe fĂ©dĂ©rale ni froisser les sensibilitĂ©s progressistes et conservatrices. Au prix de louvoiements : aprĂšs son plan de relance Ă©conomique de mai 2020, elle a semblĂ© rĂ©orienter l’Union vers un dĂ©veloppement plus durable en se faisant le chantre du Green Deal (« pacte vert ») avant de faire machine arriĂšre devant la fronde gĂ©nĂ©ralisĂ©e de son propre courant politique et du monde agricole.

    De toutes les considĂ©rations qui dĂ©terminent une candidature Ă  la tĂȘte de la Commission, celle de la proximitĂ© avec le cultivateur bavarois ou l’éleveur bĂ©arnais a manifestement Ă©tĂ© Ă©cartĂ©e. Issue d’une lignĂ©e patricienne de la Hanse, Mme von der Leyen se jette en politique au dĂ©but des annĂ©es 2000 dans les pas et sur les terres de son pĂšre, ministre-prĂ©sident de Basse-Saxe, vice-prĂ©sident de l’Union chrĂ©tienne-dĂ©mocrate (CDU) et haut fonctionnaire europĂ©en Ă  la direction gĂ©nĂ©rale de la concurrence. HabituĂ©e aux pages des magazines depuis l’enfance, Ă©levĂ©e dans le respect des valeurs conservatrices et de la priĂšre Ă  table, Ă©tudiante Ă  la London School of Economics sous un nom d’emprunt pour fuir des menaces d’enlĂšvement par la Fraction armĂ©e rouge, docteure en mĂ©decine, aussi Ă  l’aise en anglais qu’en français, Mme von der Leyen n’a jamais dĂ©veloppĂ© la passion des bains de foule : elle prĂ©fĂšre monter Ă  cheval que trinquer Ă  la biĂšre avec des militants.

    En contrepoint d’une conduite jugĂ©e cassante avec ses collaborateurs, d’une propension Ă  placer ses proches Ă  des postes-clĂ©s et d’un ascĂ©tisme qui tranche avec la relative bonhomie de ses prĂ©dĂ©cesseurs, Mme von der Leyen porte l’aisance mĂ©diatique Ă  un point inĂ©dit Ă  ce poste. Depuis son passage au ministĂšre de la famille en 2005, oĂč elle mettait en scĂšne son personnage de femme active et mĂšre de sept enfants pour promouvoir une politique d’allocations destinĂ©e Ă  salarier davantage de femmes, elle maĂźtrise les rĂšgles du spectacle audiovisuel et apparaĂźt sur toutes les photographies officielles, au point de donner parfois aux chefs d’État et de gouvernement europĂ©ens le sentiment de s’incruster.

    À la remorque des États-Unis La crise du Covid et la guerre en Ukraine lui ont paradoxalement fourni l’occasion de renforcer son image tout en alignant les Ă©checs. Son mandat au ministĂšre allemand de la dĂ©fense (2013-2019) avait Ă©tĂ© marquĂ© du mĂȘme sceau : derriĂšre le vernis des photographies de la ministre inspectant les panzers avait Ă©clatĂ© le scandale d’une institution administrĂ©e par les cabinets de conseil auxquels Mme von der Leyen, croyante impĂ©nitente en l’efficacitĂ© des marchĂ©s, avait sous-traitĂ© sa charge. La mĂȘme croyance aveugle doublĂ©e de dilettantisme a guidĂ© sa gestion des achats de vaccins en 2021 (1). Puis, les annĂ©es suivantes, son obstination Ă  durcir des sanctions Ă©conomiques inefficaces contre la Russie au prix d’une inflation massive en Europe et d’une rĂ©cession allemande (2).

    Car il est un domaine dans lequel les convictions de Mme von der Leyen supplantent sa foi libĂ©rale : son hostilitĂ© Ă  la Russie, pays qu’elle perçoit comme le mal absolu. Une menace susceptible d’unifier enfin une Europe des valeurs dĂ©mocratiques, libĂ©rales et atlantistes. Veste jaune, blouse bleu ciel : par son discret lobbying en faveur de l’entrĂ©e en urgence de l’Ukraine dans l’Union, ses dĂ©clarations antirusses quasi quotidiennes, sa volontĂ© de renforcer l’Organisation du traitĂ© de l’Atlantique nord (OTAN), la prĂ©sidente de la Commission a semblĂ© prendre le contrĂŽle d’une diplomatie europĂ©enne qui, juridiquement, reste la prĂ©rogative du Conseil europĂ©en, c’est-Ă -dire des chefs d’État et de gouvernement.

    En ce domaine, Mme von der Leyen dĂ©fend les positions militaristes et belliqueuses du Pentagone, des pays baltes ou de la Pologne, plus que celles de l’Europe du Sud. « Le partenariat qu’elle a Ă©tabli avec M. [Joseph] Biden sert son influence en Europe et confĂšre Ă  la Commission un statut sans prĂ©cĂ©dent », observe le quotidien britannique Financial Times (22-23 avril 2023). Mme von der Leyen n’a d’ailleurs jamais dissimulĂ© son dĂ©sir de diriger l’Alliance atlantique, une aspiration paradoxalement entravĂ©e par son obsession antirusse, si prononcĂ©e que le chancelier Olaf Scholz a redoutĂ© qu’à terme elle porte prĂ©judice Ă  l’Allemagne (3). La discrĂ©tion feutrĂ©e qu’elle affiche vis-Ă -vis des crimes de guerre israĂ©liens Ă  Gaza souligne par contraste son hubris pro-ukrainienne.

    Cet engagement dans une Europe rĂ©armĂ©e, loin des discours pacifistes traditionnels, s’est concrĂ©tisĂ© par la stratĂ©gie industrielle europĂ©enne de dĂ©fense et la proposition de crĂ©er un poste de commissaire incarnant l’unitĂ© de la politique de dĂ©fense future. ArrivĂ©e avec des promesses de paix, Mme von der Leyen incarne dĂ©sormais le retour d’une Europe-puissance dotĂ©e d’un solide bras militaire, oĂč la subvention publique massive permet le dĂ©veloppement d’une industrie privĂ©e mise au service de l’identitĂ© europĂ©enne.

    IdentitĂ©, valeurs : sa prĂ©sidence a jetĂ© les bases d’une nouvelle configuration politique, actant de façon de moins en moins voilĂ©e des Ă©volutions idĂ©ologiques profondes et rapides.

    Les institutions europĂ©ennes ont longtemps vu la montĂ©e des partis de droite radicale comme le principal dĂ©fi auquel elles devaient faire face, Ă  la fois au Parlement europĂ©en, avec l’ascension rĂ©guliĂšre des groupes nationalistes et antieuropĂ©ens souvent qualifiĂ©s de « populistes », et, surtout, au sein des États membres (4). En quelques annĂ©es, les forces de droite radicale, jusqu’ici cantonnĂ©es aux marges, ont imposĂ© leurs obsessions dans plusieurs pays, parfois en prenant les commandes d’exĂ©cutifs nationaux, comme en Italie autour du parti postfasciste Fratelli d’Italia, parfois en s’immisçant au sein de coalitions gouvernementales, comme en Finlande, en Slovaquie, en Hongrie ou plus rĂ©cemment aux Pays-Bas et en Croatie, ou encore en devenant des forces d’appoint parlementaires, comme en SuĂšde (5).

    Les derniĂšres Ă©lections europĂ©ennes ont confirmĂ© leur progression, sans faire vaciller la droite du PPE. Le premier groupe Ă  Strasbourg pourra donc, en fonction des circonstances, soit reconduire sa coalition informelle avec les sociaux-dĂ©mocrates et les centristes, soit rechercher le concours de la droite radicale. Les logiques de vote au Parlement europĂ©en, comme dans les Parlements nationaux (en France, avec par exemple la loi sur l’immigration), font apparaĂźtre en pratique un brouillage croissant des frontiĂšres entre les groupes Ă  droite de l’échiquier. Le fait que les plus durs d’entre eux se soient recentrĂ©s en matiĂšre Ă©conomique facilite des convergences, symbolisĂ©es par le rapprochement rĂ©cent entre Mme von der Leyen et Mme Giorgia Meloni.

    De fait, les perspectives tracĂ©es par la prĂ©sidente de l’Union ont le mĂ©rite d’une certaine clartĂ©. Loin de renoncer au cadre qui rĂ©git Ă  nouveau les politiques budgĂ©taires des États membres, la future Europe poursuivrait la remise en cause des États-providence sous les dehors de l’austĂ©ritĂ©, tout en dĂ©pensant sans compter l’argent public pour le rĂ©armement et l’innovation. Cette derniĂšre sera plus lĂ©tale que source de bien-ĂȘtre accru et d’harmonie avec l’environnement. La parenthĂšse de la « relance Covid » est bien refermĂ©e et, surtout, l’urgence de la transition Ă©cologique s’éloigne des prioritĂ©s sous l’effet de la crise agricole, nĂ©e de l’inflation et des importations en provenance d’Ukraine. Les niveaux Ă©levĂ©s d’endettement public et la perte de compĂ©titivitĂ© accĂ©lĂ©rĂ©e de l’industrie europĂ©enne, due, notamment, au renchĂ©rissement du coĂ»t de l’énergie, s’accompagnent d’un diagnostic sans originalitĂ© : « La compĂ©titivitĂ© doit ĂȘtre le leitmotiv de l’Union pour les annĂ©es Ă  venir », comme le claironne le PPE sur son site (25 avril 2024). Traduction : l’économie europĂ©enne, minĂ©e par des coĂ»ts sociaux excessifs, doit approfondir ses rĂ©formes structurelles pour ne pas sombrer dans la compĂ©tition mondiale.

    Concession Ă  l’air du temps, le discours libre-Ă©changiste s’accompagne d’un durcissement interventionniste au moins verbal face aux pratiques dĂ©loyales des concurrents mondiaux, et en particulier aux « distorsions du marchĂ© chinois » : « J’ai donc encouragĂ© le gouvernement chinois Ă  s’attaquer Ă  ces surcapacitĂ©s structurelles », a expliquĂ© Mme von der Leyen lors de la visite du prĂ©sident Xi Jinping en France en mai 2024. Le soutien Ă  la souverainetĂ© industrielle europĂ©enne, cher au prĂ©sident Emmanuel Macron, est devenu celui d’une Europe plus agressive Ă  l’échelle mondiale, bien loin de la mondialisation heureuse et bĂ©ate des annĂ©es 1990-2000. AustĂ©ritĂ© et libĂ©ralisation interne, timide lĂ©gitimation de pratiques protectionnistes Ă  l’échelle europĂ©enne, saupoudrĂ©e d’un argumentaire Ă©cologique voire social, et surtout investissement massif dans l’appareil militaro-industriel constituent ainsi les grandes lignes d’une nouvelle prĂ©sidence von der Leyen, des orientations partagĂ©es par les principales forces politiques. Cette Ă©conomie kaki, Ă  dĂ©faut de relance verte, s’est dĂšs 2022 accompagnĂ©e d’un nouveau discours sur l’identitĂ© europĂ©enne, dĂ©finie avant tout par des oppositions : antirusse, antichinoise et anti-islamique, chacun de ces pĂŽles prĂ©sentant des traits variables selon les acteurs, les enjeux et les moments.

    Mais apaiser les forces « postlibĂ©rales » et cimenter la cohĂ©sion d’un espace objectivement hĂ©tĂ©rogĂšne, que ce soit sur les plans Ă©conomique, politique ou religieux, appelle un moteur idĂ©ologique plus puissant encore : l’affirmation d’une spĂ©cificitĂ©, voire d’une supĂ©rioritĂ©, de la civilisation europĂ©enne, dĂ©finie en termes volontairement vagues (6). Mme von der Leyen excelle dans cet exercice. Les diffĂ©rentes forces politiques peuvent se reconnaĂźtre dans un discours qui ne tranche pas entre « Europe des valeurs » (dĂ©mocratique, Ă©cologique et sociale) et « Europe ethnico-religieuse ». Cette derniĂšre s’impose comme une dĂ©finition implicite dans plusieurs pays d’Europe centrale et explicite au sein des forces dites « populistes », comme le parti Droit et justice (PiS) polonais, membre du groupe des Conservateurs et rĂ©formistes europĂ©ens (ECR) que Mme von der Leyen a ouvertement courtisĂ©. Deux conceptions de l’Union europĂ©enne potentiellement opposĂ©es, mais en pratique indissociables, coexistent ainsi grĂące au flou entretenu par la prĂ©sidente de la Commission. Dans les traditions de gauche et Ă©cologiste, mĂȘme trĂšs modĂ©rĂ©es comme en Allemagne, voire dans la dĂ©mocratie chrĂ©tienne « traditionnelle », l’Europe politique n’a pas d’ancrage ethnique ou religieux et se dĂ©finit avant tout Ă  partir des droits, sans limite gĂ©ographique claire a priori. Ainsi conçue, l’Europe pourrait s’étendre potentiellement de l’Atlantique Ă  l’Oural (ou au moins Ă  Odessa), voire au-delĂ , et en principe intĂ©grer une future Turquie « dĂ©mocratique », comme elle se prĂ©pare Ă  intĂ©grer la Bosnie-HerzĂ©govine majoritairement musulmane.

    Valeurs, traditions et pragmatisme À l’opposĂ©, la rĂ©alitĂ© concrĂšte des politiques migratoires toujours plus restrictives promues par les principaux acteurs, Mmes Meloni et von der Leyen en premier lieu, dĂ©finit dĂ©sormais une Europe fermĂ©e aux populations du Sud. Dans cette Europe conservatrice, oĂč la dĂ©fense rĂ©sume l’action publique volontariste, les valeurs « traditionnelles », centrĂ©es sur la famille, gagnent du terrain. « Les idĂ©ologies telles que l’idĂ©ologie du genre nient la rĂ©alitĂ© biologique et sociale et sapent l’identitĂ© des citoyens », explique le site du groupe ECR, lequel a « placĂ© le sort des chrĂ©tiens persĂ©cutĂ©s au premier plan de l’agenda de la politique Ă©trangĂšre de l’Union ». Paradoxalement, la convergence des libĂ©raux Ă©conomiques avec les droites radicales rapproche l’idĂ©ologie europĂ©enne en gestation du fonds intellectuel nationaliste conservateur dont se nourrissent depuis plusieurs annĂ©es des dirigeants comme M. Donald Trump, M. Vladimir Poutine ou, dans un autre contexte idĂ©ologico-religieux, M. Narendra Modi.

    En somme, Mme von der Leyen fĂ©dĂ©rerait, par la magie d’un positionnement euro-nationaliste pragmatique, plusieurs pĂŽles souvent opposĂ©s au niveau national (7). D’abord les « dĂ©mocrates », surreprĂ©sentĂ©s Ă  l’Ouest dans les professions qualifiĂ©es Ă  fort capital culturel et qui, face Ă  la menace autoritaire « russo-chinoise », projettent sur le monde le fantasme d’une « Europe des valeurs » ; en outre, les classes populaires et moyennes dont de larges secteurs font porter aux migrants le poids de leurs frustrations face aux rĂ©formes nĂ©o­libĂ©rales et aux inĂ©galitĂ©s criantes ; enfin, les groupes sociaux Ă©conomiquement dominants et leurs appuis intellectuels et mĂ©diatiques, qui continuent d’impulser ces politiques destructrices pour la cohĂ©sion sociale.

    Cette « grande coalition » sociale et politique en gestation a probablement remporté le scrutin du 9 juin.

    Frédéric Lebaron

    Professeur de sociologie Ă  l’École normale supĂ©rieure Paris-Saclay.

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  • Un jour en terrasse Ă  Paris pendant les JO

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