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Jeudi Sérieux: Finance, Éducation, Politique etc. 2023-07-20

Posez vos questions à la commu, plaignez-vous de ce qui vous énerve et autres longs pavés argumentés. Réponses sérieuses attendues.

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  • Observateur distant de l’actualité judiciaire française, j’ai une hypothèse (superficielle à ce stade) que les récidivistes et réitérants représentent une part disproportionnellement élevée des délits et crimes.

    Les preuves dont je dispose sont essentiellement anecdotiques : des faits divers rapportés dans la presse dont les auteurs étaient déjà très “défavorablement connus” pour des faits similaires, selon la formule consacrée. Certains en ont appelé au retour des peines plancher, ou l’instauration de peines exponentielles.

    Existe-t-il des données publiques juxtaposant le nombre de délits et de crimes commis en France d’une part, et les antécédents judiciaires de leurs auteurs d’autre part ? Ce qui permettrait de faire une analyse de Pareto (et le cas échéant rejeter cette hypothèse).

      • Merci pour le lien, c’est un point de départ utile et intéressant. Je vais regarder plus en profondeur. Je note dans le résumé :

        De manière générale, 40 % des personnes condamnées en 2019 sont en état de récidive ou de réitération. Cette part est de 8 % pour les condamnés pour crime et de 40 % pour ceux condamnés pour un délit (14 % au titre de la récidive légale, 26 % au titre de la réitération).

        Depuis 2005, la proportion de récidivistes augmente aussi bien en matière délictuelle (+ 8 points) que criminelle (+ 5 points). En revanche, la proportion de condamnés en état de réitération est stable.

    • C'est un fait connu qu'on fait carrière dans le crime. L'une des critiques de la prison est que la peine produit des criminels : fort taux de récidive par des gens qui se sont fait des contacts ou qui suivent l'influence de plus violents et criminels qu'eux. Dans surveiller et punir, Foucault affirme que dès le début de l’utilisation de la prison comme principale punition, on s'est rendu compte que ça ne fonctionnait pas.

    • Données ou pas, tu te bases sur des faits divers sélectionnés par une ligne éditoriale, c'est-à-dire, statistiquement parlant, sur du vent.

      • [je parle en tant qu'utilisateur pas en tant que modo]

        Bah il dit bien que c'est du vent, "les preuves sont anédoctiques". Il a l'air de chercher des données qui prouvent ou réfutent l'hypothèse ce qui me semble scientifiquement sain et peut justement discréditer (ou non) la ligne éditoriale des journaux en question.

        Evitons les procès d'intention. Si après avoir reçu des données, il fait des sauts de logique ou des appels à la haine ce sera une autre histoire.

      • Je n’ai pas indiqué mes sources, donc il me semble inopportun de juger d’une éventuelle ligne éditoriale - en l’occurrence, c’est la moyenne de plusieurs sources.

        Par ailleurs, que ce soit du vent ou pas, une hypothèse n’est que cela - une suspicion qui attend d’être confrontée à des données. Je viens ici pour demander si ces données existent.

        Je ne comprends pas trop cette attitude qui consiste à sous-entendre que la démarche ne vaut rien car elle n’est pas fondée, lorsque mon but est justement d’en tester le fondement. Cela va un peu à l’encontre de l’esprit de discussion de ce fil, me semble-t-il.

        • Pardon, je crois qu'on s'est mal compris, tu parlais de « preuves », je voulais juste te dire que la fréquence à laquelle un fait divers est rapporté dans la presse ne prouve rien statistiquement sur ce fait divers en lui-même (mais peut permettre de prouver des choses concernant sa couverture médiatique), par contre ils peuvent capter ton intérêt et t'amener à chercher des preuves.

          • J’ai juxtaposé “preuves” et “anecdotiques” précisément pour signifier qu’elles n’en sont pas, et qu’elles relèvent de l’anecdote. J’aurais effectivement dû plutôt utiliser le terme “indices” ou “présomptions” pour être moins ambigu.

            • C'est de ma faute, je suis étudiante en sociologie, j'ai l'habitude de parler de ce genre de choses en cours, où on accorde beaucoup d'importance à la valeur de nos preuves. Je ne voulais pas dénigrer ton intérêt pour ce sujet, je n'y connais rien, et je n'ai pas de commentaire à émettre dessus.

              • Je compatis, j’ai deux masters et un doctorat, donc la méthode scientifique et la recherche, je connais bien.

                Après, je vis et bosse dans un pays Anglo-Saxon depuis très longtemps, et dans ma tête le mot était “evidence”, que j’ai maladroitement traduit par preuve, qui est excessif dans ce contexte.

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